By | septembre 12, 2023
TÉLÉCHARGER L'ARTICLE

Ammar Kandeel[1]

Résumé : L’œuvre anglophone d’Edward Saïd et celle francophone d’Elias Sanbar témoignent de deux représentations, assez proches l’une de l’autre, de la marginalité palestinienne. Forcés à l’exil, les Palestiniens vivent, selon les deux auteurs ici étudiés, un double état marginal : une marginalité des exilés par rapport aux Palestinens occupés et vivant sur les territoires palestiniens (al-dâkhil) ainsi qu’une marginalité dans les pays de l’exil, arabes et occidentaux. L’objectif de cet article est donc de comprendre la manière dont cette double marginalité vécue par les Palestiniens cache une autre marginalité d’ordre temporel et qui est liée à l’attente d’un retour au pays natal.
Mots-clés : Marginalité, exil, Edward Saïd, Elias Sanbar, Lieu, Temps

Title: Palestinian Memories of Marginality: Edward Said and Elias Sanbar
Abstract: The American work of Edward Said and the French one of Elias Sanbar represent Palestinian marginality in two different, yet close, ways. According to both of them, Palestinians who were forced into exile live a double marginal situation: a marginality of the Exiled in relation to the Occupied who reside in the Palestinian Territories (al-dakhil) and a second type of marginality in the host countries, both Arab and Western. Therefore, the goal of this article is to understand the ways in which this double marginality of the Palestinians hides a temporal marginality that is linked to the waiting of a return to the homeland.
Keywords: Marginality, Exile, Edward Said, Elias Sanbar, Place, Time


Voici qu’une marge avance, qu’un centre recule,
l’Orient n’est pas absolument Orient,
ni l’Occident, Occident.

Mahmoud Darwich, « Contrepoint »

  1. Edward Saïd et Elias Sanbar sont deux intellectuels, universitaires et essayistes palestiniens dont les œuvres portent une réflexion comparable sur la notion de marginalité dans ses dimensions spatiales. En effet, la spécificité du cas palestinien réside dans son statut exilique et diasporique : l’événement historique fondateur dans les expériences vécues d’Edward Saïd et d’Elias Sanbar est la Nakba (la catastrophe) de 1948, suite à laquelle 800 000 Palestiniens se retrouvent privés d’une reconnaissance officielle de leur existence en tant que nation. Commence dès lors le périple d’une justification du droit de tout un peuple à sa terre et à son indépendance.
  2. Il est donc impossible d’analyser la pensée de Saïd et de Sanbar au sujet de la question de la marginalité dans une optique palestinienne sans penser l’intrication de leurs subjectivités spécifiques avec le destin collectif des Palestiniens. Pierre Nora souligne cette nécessité dans ses travaux grâce à la notion de « mémoire collective », notion qu’il définit comme « le souvenir ou l’ensemble de souvenirs, conscients ou non, d’une expérience vécue et/ou mythifiée par une collectivité vivante de l’identité dans laquelle le sentiment du passé fait partie intégrante[2]». Ainsi toute représentation de l’identité palestinienne trouve sa richesse dans ses sources de réflexion sur la perte de la terre natale en Palestine et sur l’exil obligé des Palestiniens.
  3. De ce fait, l’expérience palestinienne vécue porte des traits biographiques et intellectuels partagés par les deux auteurs. Ils relèvent d’une même génération palestinienne qui s’est exilée en Occident suite à l’occupation de la Palestine et la création de l’Etat d’Israël en 1948. Saïd est né à Jérusalem en 1935 et Sanbar à Haïfa en 1947. Bien qu’ils aient choisi des domaines d’études différents au départ – Saïd la littérature comparée à l’université Columbia et Sanbar le droit international à l’université Paris IIV –, les deux intellectuels ont par la suite fait de la recherche sur la question palestinienne et sur l’histoire palestinienne le centre de leur production intellectuelle.
  4. Ainsi, et en plus de ses écrits sur la théorie littéraire et les littératures coloniales et postcoloniales, Saïd a produit des ouvrages traitant notamment de la représentation des Palestiniens, et d’une manière plus générale des Arabes, et de la question de Palestine. Ses travaux sur les Palestiniens recoupent largement ceux d’Elias Sanbar dans la mesure où ils se soucient de montrer et de démontrer la présence des Palestiniens en dépit des récits sionistes et européens sur l’absence de ces derniers.
  5. Nulle surprise donc que les deux intellectuels aient participé à la réaction de la déclaration de l’Indépendance palestinienne en anglais et en français en 1988 et d’avoir fait partie du Conseil National Palestinien, que Saïd a pourtant quitté suite aux accords de paix d’Oslo, jugés injustes à ses yeux en ce qui concerne en particulier le droit de retour des réfugiés. La position politique de Saïd lui a valu une « brouille » avec Sanbar, sur laquelle revient ce dernier dans son Dictionnaire amoureux de la Palestine, « après des décennies d’amitié[3]». S’étant félicité principalement de la reconnaissance du nom de la Palestine pendant les négociations de paix, Sanbar s’est fait ainsi classer comme tous ceux qui était en accord avec le chef palestinien Yasser Arafat, comme « la clique d’un dictateur[4] » par Saïd. Position qui éloigna politiquement encore les deux amis.
  6. Or, il semblerait que la question de l’exil et du retour en Palestine constitue l’un des lieux de rencontre majeurs entre deux pensées palestiniennes dont nous tenterons de montrer la flagrante proximité malgré la distance géographique et linguistique et malgré le différent déjà mentionné. L’adhésion de Sanbar au CNP depuis 1988 et son admiration pour Yasser Arafat ne l’empêche pourtant pas de déclarer haut et fort en 2010 que le droit au retour des Palestiniens constitue un « droit humain inaliénable[5]».
  7. Le discours des deux auteurs prend donc racine dans l’exil et depuis l’exil sur la situation marginale vécue, en conséquence, par les Palestiniens. C’est cette sensibilité qui est à même de dessiner les convergences entre leurs pensées respectives. Par ailleurs, cette question de l’exil fut le sujet d’une discussion entre Saïd et Sanbar dès leur première rencontre en personne à Beyrouth en 1978, où le premier commence par poser la question :

– Toi qui vis en exil, envisages-tu jamais de revenir vivre en Palestine ?
– Je ne sais plus. Et toi, envisages-tu de quitter New York ?
– Non[6].

  1. Cette conversation est symptomatique d’un problème d’identification aux lieux réels, causé par l’exil et par un sentiment de marginalité. En quoi les pensées de Saïd et de Sanbar convergent-elles sur cette question d’une marginalité géographique et politique ? Afin de répondre à cette question, nous analyserons deux formes de marginalités qui trouvent leurs origines dans l’exil.

1. L’exil comme marginalité

  1. L’une des définitions principales données par le dictionnaire pour l’entrée « marginal » est celui « qui se rapporte à ou se trouve sur la bordure externe de quelque chose[7]». Délimiter de ce fait une bordure externe implique la présence d’un espace interne ; la marginalité pourrait se poser ainsi comme une relation entre un espace intérieur et un espace extérieur. Cette dichotomie est plus à même d’exprimer la spécificité du cas palestinien dans un contexte postcolonial. C’est que le pays est à ce jour encore occupé et, par conséquent, sa population autochtone est proie à une double marginalité géographique.
  2. La première marginalité est la contrainte de l’éloignement d’un « intérieur » palestinien. Saïd rappelle la distinction faite, par les Palestiniens eux-mêmes, entre Palestiniens « de l’intérieur » (« min al-dâkhil ») et ceux exilés en dehors des territoires palestiniens, « fi al-khârij» (« à l’extérieur ») :

The people of the interior are cherished as Palestinians “already there”, so to speak, Palestinians whose lives on the edge, under the gun, inside the barriers and kasbahs, entitle them to a kind of grace denied the rest of us. It is also true, alas, that since 1970 our collective history fil-kharij (“in the exterior”) or in the manfa and ghurba (“exile” and “estrangement”) has been singularly unsuccessful, progressively graceless, unblessed, more and more eccentric, de-centered, alienated[8].

  1. Sanbar reprend dans ses écrits également cette terminologie[9] de « l’intérieur » et de « l’exil », des Palestiniens « occupés » et de ceux « exilés ». Mais au-delà de cette reprise, on le voit, Saïd se sert des termes arabes pour exprimer cette marginalité, « manfa » et « ghurba », termes qui sont aussi utilisés par Sanbar lorsqu’il écrit :

En arabe, l’exil se dit Manfâ. Or ce mot est aussi utilisé pour dire bannissement, qui peut bien entendu, mais pas forcément, se confondre avec l’exil. Déplacés, expulsés, les Palestiniens sont donc des Manfiyyûn, des exilés bannis, mais pas seulement. Ils vivent aussi une Ghurba[10].

  1. Cela fait référence au fait de ne pas être à l’intérieur, dans le pays natal qu’est la Palestine, mais aussi, au sentiment d’« étrangéité » ressenti par les exilés dans le pays d’accueil.

2. L’étrangéité comme marginalité

  1. C’est là qu’on retrouve un deuxième niveau de marginalité. En effet, Sanbar définit le mot « Ghurba» comme « un état, celui de “l’étrangéité”[11] », traduit « estrangement » par Saïd[12]. La ville de New York, « ville d’immigrés et d’exilés[13] » a mené Saïd à opposer le sentiment d’être « étranger » à celui d’« appartenance » :

Effervescente, turbulente, toujours changeante, énergique, troublante, résistante et captivante, New York est aujourd’hui ce qu’était Paris il y a cent ans, la capitale de notre temps. Il pourrait sembler paradoxal et même audacieux de préciser que la centralité de cette ville est due à son excentricité et au brassage particulier de ses caractéristiques, mais je pense qu’il en est ainsi. Cet aspect n’est pas toujours positif ou réconfortant, et pour celui qui y vit sans être en relation avec le monde d’affaires, de l’immobilier ou des médias, l’étrange statut de New York en tant que ville à nulle autre pareille est souvent une dimension troublante du quotidien, dans la mesure où la marginalité et la solitude de l’étranger peuvent souvent prendre le pas sur l’habituel sentiment d’appartenance[14].

  1. De même pour Sanbar, l’exil géographique est synonyme de marginalité dans le sens que nous avons déjà évoqué. Il écrit :

Tout cela [l’exil en tant que permanente souffrance] a été vécu, à des degrés divers et dans des situations multiples, par les exilés palestiniens, qu’ils fussent réfugiés, habitant les camps de l’Onu dans les pays arabes d’accueil ou disséminés à travers le monde.
Ainsi l’exil est ghettoïsation et manque[15].

  1. En utilisant le terme « ghettoïsation », Sanbar met l’accent sur le « fait de tenir une minorité à l’écart de la société[16]». Le sentiment d’étrangéité fait donc référence à la marginalisation subie par les Palestiniens en exil : l’exilé reste un étranger dans le pays d’accueil, que ce soit en Occident ou en Orient. Comme le souligne Sanbar d’ailleurs, « la tristesse de l’éloignement se double de précarité matérielle, de misère parfois, […] le despotisme de ceux qui vous ont exilé se double du racisme de ceux qui vous “accueillent”[17] ».
  2. La relation de l’exilé Palestinien à la marginalité se fait à deux niveaux : international, face à un « intérieur », un territoire palestinien, mais aussi national, dans les pays et camps d’accueil. Cependant, nous pouvons remarquer chez nos auteurs que cette marginalité n’est pas seulement associée à une marge par rapport à un centre, mais qu’elle va jusqu’à remettre en question la possibilité même de trouver un lieu réel qui puisse servir de marge.

3. La marge : Hors du lieu, Hors du temps

  1. Depuis son expatriation, Sanbar reconnaît avoir eu le « sentiment premier, confus mais tenace, de n’être pas à [s]a place[18]». Cet énoncé fait écho à celui de Saïd qui avoue, quelques années auparavant, « la sensation constante de “ne pas être à [s]a place”[19] ». Mais cette expression chez les deux auteurs exprime-t-elle simplement l’inadéquation de leurs existences avec les lieux réels de l’exil ?
  2. Plus qu’une simple expression d’un sentiment de marginalité dans les pays d’accueil, ces phrases nous suggèrent une sorte de construction d’un lieu autre. En effet, les mémoires de Saïd, écrites à la veille de sa mort, s’intitulent dans la version originale Out of Place, littéralement « Hors du lieu ». Et dans l’introduction de son Dictionnaire, Sanbar explique que :

Les Palestiniens se posent en permanence la question de leur « situation », leur position, au sens de la détermination des Nord, Sud, Est et Ouest. Où sommes-nous ?
Hors du lieu, Hors du temps[20].

  1. Il nous semble que les deux auteurs en question construisent un « hors-lieu » proche des « espaces autres », définis par Michel Foucault comme étant des « hétérotopies » :

Il y a également, et ceci probablement dans toute culture, dans toute civilisation, des lieux réels, des lieux effectifs, des lieux qui sont dessinés dans l’institution même de la société, et qui sont des sortes de contre-emplacements, sortes d’utopies effectivement réalisées dans lesquelles les emplacements réels, tous les autres emplacements réels que l’on peut trouver à l’intérieur de la culture sont à la fois représentés, contestés et inversés, des sortes de lieux qui sont hors de tous les lieux, bien que pourtant ils soient effectivement localisables[21].

  1. Les espaces autres, ou les hétérotopies, sont aussi chez Saïd et Sanbar des lieux réels et localisables. Mais ce ne sont pas les lieux réels de l’exil géographique dans les pays d’accueil en Orient et en Occident. Reprenant la réflexion foucaldienne pour comprendre les représentations palestiniennes, nous pouvons dire que ces hétérotopies sont le pays natal lui-même, la Palestine déplacée :

Les Palestiniens sont, depuis 1948, des « porteurs de pays », en ce sens que le monde de l’exil, la société fondamentalement rurale des camps, se vit comme un pays déplacé avec ses relations sociales, ses habitudes, ses coutumes mais également ses paysages, sa faune, sa flore et ainsi de suite[22].

  1. Les marges de l’exil sont donc ces lieux réels représentés et contestés au sein de ce hors du lieu qu’est la mémoire du pays natal, le « pays déplacé » par les Palestiniens en exil. Dans ce sens, les « hors du lieu » sont une nécessité pour les Palestiniens de refuser de remplacer le lieu perdu, à savoir la Palestine. Comme l’écrit Saïd : « […] la plus grande difficulté à surmonter est la tentation d’une contre-conversion, le désir de trouver un système, un territoire ou une allégeance nouveaux pour remplacer ce qui a été perdu[23]».
  2. Cet espace autre dans le cas palestinien est une marge temporelle. C’est pour cette raison-là que les deux auteurs associent à ce « hors du lieu » un « hors du temps ». En cela, les Palestiniens de l’exil participent de cette modernité dont parle Foucault et qui a comme projet « d’organiser […] une sorte d’accumulation perpétuelle et indéfinie du temps dans un lieu qui ne bougerait pas[24]». Car, d’après Sanbar :

Le pays exilé [est] celui du temps de passage, de l’entre-temps absolu, de l’entre-deux, du temps figé par la volonté de ceux qui, refusant de se noyer après leur terre, bloquent la marche des heures et des jours, attelés qu’ils sont à conserver le pays qu’ils transportent et portent en attendant de le refaire surgir des eaux[25].

  1. Cette conversion de l’espace du lieu en une temporalité tire son origine de l’attente du retour au pays natal, qui est spécifique au cas palestinien dans notre contexte postcolonial. Ainsi la marginalité temporelle nous paraît acquérir autant pour Saïd que pour Sanbar la volonté d’une transcendance de la souffrance vécue à cause de la perte de la terre de naissance. Les deux intellectuels palestiniens témoignent ainsi d’une éthique intellectuelle qui consiste à porter la parole d’une mémoire palestinienne collective. Car, nous l’avons vu, Saïd et Sanbar ne semblent pas eux-mêmesattendre ce retour, mais ils intègrent cette inquiétante attente dans leur représentation de la psychologie de tout un peuple. Nous voyons enfin que la sensibilité des deux auteurs au sujet de cette marginalité témoigne d’une rencontre de pensées, plus solide et continue que la contingence de la « brouille » survenue au cours de leur amitié.

Références bibliographiques

Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, « marginalité » [En ligne] https://www.cnrtl.fr/definition/marginalit%C3%A9, consulté le 11 février 2020.

Encyclopédie Universalis, « ghettoïsation » [En ligne] https://www.universalis.fr/recherche/q/ghettoisation/, consulté le 11 février 2020.

Foucault, Michel, 1994, « Des espaces autres », Dits et écrits, tome IV, Paris, Gallimard, pp. 752-762, [1984].

Nora, Pierre, 1978, « La mémoire collective », Jacques Le Goff, Roger Chartier, Jacques Revel (dirs.), La Nouvelle histoire, Paris, Retz, pp. 398-401.

Saïd, Edward, 1993, After the Last Sky. Palestinian Lives, Londre, Vintage, [1986].

Saïd, Edward, 2002, À contre-voie. Mémoires, Brigitte Caland et Isabelle Genet (trads.), Paris, Le Serpent à Plumes, [1999].

Saïd, Edward, 2008, Réflexions sur l’exil et autres essais, Charlotte Woillez (trad.), Arles, Actes Sud, [2000].

Sanbar, Elias, 2010, Dictionnaire amoureux de la Palestine, Paris, Plon.


[1] Ammar Kandeel est docteur en littérature française et comparée de l’université Paul Valéry Montpellier 3. Il est actuellement chercheur associé au centre d’Analyse Textuelle, Traduction, Communication (ATTC) de l’université de la Manouba (Tunisie). Ses travaux portent sur les (auto-)représentations littéraires, artistiques et scéniques des Palestiniens en France et aux Etats-Unis. Il s’intéresse spécifiquement à l’écriture et à la performance des identités migratoires et exiliques, à la construction historiographique et aux écritures mémorielles des Palestiniens dans une perspective décoloniale. Ammar Kandeel a été lauréat du programme de mobilité postdoctorale ATLAS 2020 (FMSH-ACSS), du programme de recherche sur la sortie de la violence IPEV (Carnegie NY & FMSH) et du programme ATLAS 2022 (FMSH-UNIMED). Ses domaines de recherche se sont récemment élargis vers l’étude des safe spaces artistiques au Moyen-Orient.
Courriel : ammar[dot]kandeel[at]gmail[dot]com

[2] Nora 1978, p. 398.

[3] Sanbar 2010, p. 352.

[4] Op. cit., p. 356.

[5] Op. cit., p. 44, (soulignement de l’auteur).

[6] Op. cit., p. 352.

[7] Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, https://www.cnrtl.fr/definition/marginalit%C3%A9, consulté le 11 février 2020.

[8] Said 1993, p. 51, « Le peuple de l’intérieur est chéri en tant que Palestiniens « déjà là », autrement dit, ce sont les Palestiniens dont la vie est à la limite, sous les armes, à l’intérieur des barrières et des kasbahs, et qui leur confère une sorte de grâce qui nie le reste d’entre nous. Il est également vrai, hélas, que depuis 1970, notre histoire collective fil-kharij (« à l’extérieur ») ou dans le manfa ou la ghurba (« exil » et « étrangéité ») a particulièrement échoué et, progressivement, sans grâce, sans bénédiction, de plus en plus excentrique, décentré et aliéné », (nous traduisons).

[9] Sanbar 2010, p. 224.

[10] Op. cit., p. 25.

[11] Op. cit., p. 25.

[12] Said 1993, p. 51.

[13] Said 2008, p. 10.

[14] Op. cit., p. 9.

[15] Sanbar 2010, p. 57.

[16] Ceci est la définition donnée par l’Encyclopédie Universalis pour l’entrée « ghettoïsation » https://www.universalis.fr/recherche/q/ghettoisation/, consulté le 11 février 2020.

[17] Sanbar 2010, p. 57.

[18] Sanbar 2010, p. 117, (nous soulignons).

[19] Said 2002, p. 12.

[20] Sanbar 2010, p. 15, (soulignement de l’auteur).

[21] Foucault 1994, pp. 755-756.

[22] Sanbar 2010, p. 336, (soulignement de l’auteur).

[23] Said, 2008, p. 34.

[24] Foucault 1984, p. 759.

[25] Sanbar 2010, p. 339.

logo Université Paul-Valéry Montpellier 3